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 Fin d'après midi pluvieuse au comissariat (15 juin 1983)

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AuteurMessage
Oiishi Kuraudo
policier fumeur
Oiishi Kuraudo


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Fin d'après midi pluvieuse au comissariat (15 juin 1983) Empty
MessageSujet: Fin d'après midi pluvieuse au comissariat (15 juin 1983)   Fin d'après midi pluvieuse au comissariat (15 juin 1983) Icon_minitimeJeu 25 Déc - 3:44

15 juin 1983, 19h35

La pluie chaude et estivale battait à grosses gouttes à l'extérieur tandis qu'Oiishi ressassait ses piles de dossiers éparpillées sur son bureau. Il venait d'écraser une cigarette dans son cendrier plein à craquer que déjà il en rallumait une autre d'un geste rapide et nerveux. Ses collègues étaient partis depuis une demi-heure déjà, mais lui ne parvenait pas à trouver le calme et savait que s'il rentrait chez lui, il ne pourrait s'empêcher de retourner le cerveau. En effet, on était à la veille du festival de Watanagashi, celui qui se déroulait chaque année à Hinamizawa, bien avant les festivals d'été habituels. Lui et ses deux subordonnés étaient sensés assurer la protection du festival, mais ce n'était pas cela qui le tracassait autant. Ce qui le tracassait, c'était son horrible pressentiment que ça allait encore arriver, une fois de plus. Encore un meurtre, encore une disparition, comme chaque année depuis 4 ans. Le pire était qu'il se sentait totallement impuissant face à cette tragédie. Jamais une affaire ne l'avait autant malmené, d'autant plus que ces crétins d'Hinamizawa étaient toujours convaincus que c'était l'oeuvre d'une malédiction. La malédiction d'Oyashiro-sama. Quelle absurdité! Aucun des habitants du village ne pouvaient donc l'aider à découvrir le vrai coupable. Il lui fallait quelqu'un d'extérieur au village, quelqu'un qui n'était pas au courant de ces histoires carambolesques. Il y avait justement de nouveaux venus à Hinamizawa ces derniers temps, et il pensait pouvoir compter sur eux.

Malgré tout, si il ne se passait rien le lendemain, ils ne lui seraient d'aucune utilité. Mais il se passerait quelque chose, il en était persuadé. Il voudrait tout faire pour l'en empêcher, mais que pouvait il donc bien faire? Il n'avait pas assez d'hommes pour quadriller toute la région, et même avec une escadrille de l'armée, la zone d'Hinamizawa était tellement touffue et impraticable qu'un meurtre pouvait avoir tout de même lieu en toute impunité.

Cela faisait maintenant deux heures qu'il relisait sans relâche les rapports sur les derniers festivals du Watanagashi, à la recherche du moindre détail, du moindre indice qui l'eut aidé à savoir où se trouver le lendemain, au l'endroit où il pourrait coincer un coupable, ou même être seulement témoin d'un évènement qui l'eut aidé à percer à jour les mystères de cette sombre histoire. Mais rien à faire. Il connaissait déjà tout cela par coeur, et l'affaire en était que plus opaque. Il écrasa sa cigarette, ce qui fit tomber tout un pan de mégots à côté du cendrier. Cela était signe qu'il devait rentrer. A quoi bon de toute façon? Il irait au festival le lendemain, reverrait les mêmes têtes méfiantes et peu loquaces qu'il y voyait chaque année, et comme chaque année tout se déroulerait parfaitement dans l'ordre. Jusqu'à que l'on découvre une horrible scène macabre le lendemain, sans aucun motif apparent.

Il se leva, abattu de fatigue et d'énervement, tassa tous les dossiers et les fourra pêle-mêle dans son tiroir, puis mis son manteau et se dirigea vers la sortie. Il passa devant la fille de l'accueil et lui laissa une petite note.


"Vous direz à Matoko et Kaischirou de m'appeler chez moi lorsqu'ils arriveront demain. Je les attendrait dans ma voiture devant l'Angel Mort, nous devons nous rendre au festival dès l'aube. Dites leur de prévenir le maire de notre arrivée."

Le fille hocha la tête d'un air entendu puis remis ses lunettes en place tout en se remettant à son travail, en lachant un
"Entendu, Kuraudo-san. Bonne soirée à vous"

Oiishi gromela un aurevoir incompréhensible, puis s'en alla rejoindre sa voiture sous la pluie battante, une cigarette à la bouche. Il essaya de l'allumer, mais elle était déjà trempée, il la jeta donc dans le caniveau. La nuit allait être longue...
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